La LCR : une trentenaire requinquée !

Durant sa courte histoire, la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) a connu des hauts et des bas. Depuis quelques années, la Ligue s'est fortifiée et joue un rôle accru, à son échelle, dans la vie politique et sociale de notre pays.
Née de mai 1968, la LCR a été, depuis, de tous les combats contre l'exploitation et l'oppression dans leur dimension nationale ou internationale.
Aux côtés des luttes et des grèves ouvrières récentes ou en 1995 comme, déjà, en 1968, c'est une formation résolument anticapitaliste.
Active dans la solidarité avec les luttes anti-impérialistes, de l'Algérie à la Kanaky, en passant par le Viet-Nam, le Nicaragua ou la Palestine, c'est une organisation fidèlement internationaliste.
Héritière de l'opposition de gauche au stalinisme, toujours solidaire des dissidences et des mouvements démocratiques contre les régimes totalitaires, toute l'histoire de la Ligue démontre son caractère farouchement anti-bureaucratique.
Son antifascisme vient de loin. Dès 1973, il lui a valu d'être interdite par le gouvernement de l'époque (et ses responsables emprisonnés) pour avoir manifesté contre les premiers meetings racistes de l'extrême droite à Paris.
Enrichie par plus de trente ans de luttes et d'expériences, celles des mouvements des femmes, des homosexuel(le)s, celles des mobilisations contre les crises écologiques comme celles de la démocratie dans les mouvements sociaux, de Lip aux coordinations de salariés ou d'étudiants, la Ligue se distingue comme organisation autogestionnaire, féministe et écologiste.

 

Changer ce monde !

Après la chute du Mur de Berlin et la désintégration de l'Union Soviétique, une nouvelle époque s'est ouverte. Nous avons salué sans regrets l'effondrement des dictatures staliniennes que nous avons toujours combattues.
Privé de son double bureaucratique, l'univers capitaliste apparaît d'autant plus insupportable. Chômage, misère, famines, guerres et génocides, menaces écologiques... eil est toujours aussi violent, injuste, inégalitaire, dangereux.
Etre révolutionnaire, c'est vouloir changer ce monde.
Nous n'avons pas de modèle, de "terre promise", de bonheur garanti.
Nous voulons simplement une société où le droit à l'existence et à la dignité de toutes et tous passe avant le droit à la propriété et la loi du marché, où les besoins sociaux priment sur les impératifs du profit, où l'être humain et la nature passent avant le rendement du capital.
Nous voulons une société réellement démocratique où les citoyens et les citoyennes décident collectivement du bien commun, par la libre confrontation des opinions, des programmes, des partis ; où syndicats et associations soient indépendants du pouvoir politique ; où chacune et chacun puisse participer pleinement à l'exercice des responsabilités de la Cité dans le cadre d'une démocratie directe participative et autogestionnaire permettant de lier le politique au social sur les lieux d'habitat, de travail et d'étude.
Nous voulons une société socialiste, de liberté, d'égalité, de solidarité.100 % à gauche !
Vingt ans d'alternances répétées entre la droite et la gauche traditionnelle ont laissé triompher le libéralisme et ses effets dévastateurs : des millions de chômeurs, d'exclus, de travailleurs précaires, de salariés traités comme des kleenex lors des fermetures de sites alors que les profits des grandes entreprises explosent.
Les inégalités n'ont jamais été aussi criantes : 5 millions de nos concitoyens vivent avec des revenus en-dessous du seuil de pauvreté mais les dividendes versés aux actionnaires ont augmenté de 52 % en ce début de millénaire !
A la suite du mouvement social de décembre 1995, les élections de juin 1997 ont chassé la droite et donné à la gauche une "nouvelle chance".
Or, le gouvernement Jospin accumule reculades et renoncements : sur l'Europe, les privatisations, la protection sociale, les salaires, les droits des immigrés, le démantèlement des services publics, l'écologie...
Les concessions au patronat sur les modalités de passage aux 35 heures privent la mesure de sa dynamique sociale et accroissent flexibilité et précarité du monde du travail.
Les catastrophes écologiques et sanitaires, dues à la recherche du profit maximum et au productivisme à tout crin, se succèdent sans que la gauche plurielle ne prenne les mesures nécessaires. Dans son accompagnement du libéralisme, le gouvernement de la gauche plurielle ne se soucie pas plus des désastres sociaux que de l'avenir de notre planète et du contenu de nos assiettes.

VITE UNE NOUVELLE FORCE ANTICAPITALISTE !
Autant de désillusions -auxquelles s'ajoutent les "affaires" - qui détournent nombre de citoyens de la politique et peuvent alimenter les discours haineux et l'audience de l'extrême-droite qui, bien que divisée, est toujours à l'affût.
Il faut d'urgence une autre politique, vraiment à gauche dont le moteur serait une nouvelle force radicale, un nouveau et large mouvement, "100 % à gauche", qui ne peut se résumer à la Ligue seule ni même à un pôle, trop réducteur, d'extrême-gauche.
Si des accords ponctuels avec Lutte Ouvrière, comme lors des élections européennes en 1999, ont permis, au-delà des différences entre nos deux formations, de crédibiliser un vote "à gauche de la gauche", l'enjeu dépasse, de loin, nos deux organisations.


Beaucoup, actifs dans les syndicats, le mouvement associatif et social, souhaiteraient donner un prolongement à leur combat dans le cadre d'un regroupement unitaire de toutes les forces anticapitalistes, écologistes, féministes. C'est le sens de notre action. Pour y parvenir et aider, dès aujourd'hui, au développement d'une gauche radicale dans les luttes et dans les urnes, la LCR est indispensable comme outil permettant d'ouvrir cette perspective "rassembleuse".Avec vous, une Ligue encore plus ouverte !
La Ligue a changé et n'entend pas "en rester là". Non pour renier son passé mais pour tirer les leçons du siècle dernier et aller à la rencontre des nouvelles générations militantes qui ne se reconnaissent pas nécessairement dans nos traditions que nous n'hésitons pas à bousculer.
La nouvelle force politique que nous appelons de nos vœux doit être capable de rassembler des expériences et des cultures différentes autour d'un projet commun en laissant place, en son sein, à l'expression de sensibilités distinctes.
Depuis plusieurs années, des "équipes" syndicales, associatives, politiques se sont souvent retrouvées côte à côte : contre la guerre du Golfe, pour une autre Europe et contre la mondialisation libérale, contre les lois anti-immigrés, aux côtés des chômeurs et des exclus, dans les mobilisations sociales, pour les droits des femmes ou dans les luttes antifascistes.
C'est déjà beaucoup.
Mais l'écart reste grand entre le renouveau du mouvement social et la nécessaire renaissance d'un grand mouvement démocratique de la gauche révolutionnaire.
Pour le combler, nous voulons accélérer la transformation de la Ligue afin qu'elle change encore davantage pour mieux se dépasser.
Avec vous. Par vous.

 

La LCR, c'est l'internationalisme !

Le capitalisme est mondialement organisé. Comme nous le clamions ensemble à Seattle, Millau ou Nice : "Mondialisons les luttes !" .
Il ne peut y avoir d'émancipation des peuples si le combat reste isolé dans un seul pays et tant que les grands impérialismes ne sont pas affaiblis. Si nous assistons à un réveil d'une conscience internationaliste, les forces qui résistent à l'exploitation sont encore bien trop éparpillées. C'est pourquoi il est nécessaire de s'organiser internationalement. Rencontres, manifestations et forums prennent, petit à petit, cette dimension notamment à l'occasion des rassemblements contre la mondialisation libérale mais il faut aller plus loin, plus haut, plus fort et renouer avec l'idée de Karl Marx d'une actualité brûlante : une "Association Internationale des travailleurs". Après le désastre du stalinisme et les horreurs du "socialisme réellement existant", les opposants au régime bureaucratique de l'URSS ont fondé en 1938, autour de Trotsky, la Quatrième Internationale.
A l'échelle de ses forces, elle a soutenu les mouvements d'émancipation des peuples, les révolutions et les luttes de libérations nationales et s'est battue, depuis longtemps, pour une démocratie autogestionnaire, contre-exemple de la dictature stalinienne.
Aujourd'hui, la Quatrième Internationale existe dans une quarantaine de pays, essentiellement en Amérique du Nord et du Sud, en Europe et dans quelques pays d'Afrique et d'Asie.
La LCR en est membre mais nous proposons à toutes les forces qui partagent des objectifs de transformation sociale et politique radicale de se rassembler dans une organisation plus large, une NOUVELLE INTERNATIONALE.
Déjà, avec la Quatrième Internationale, nous apprenons à voir et comprendre le monde avec les yeux du mineur polonais, de l'étudiant chinois, de l'indigène du Mexique, des femmes algériennes ou sénégalaises, des travailleurs de toute l'Europe.
En amplifiant cette instance, dans un cadre démocratique et novateur, nos horizons s'élargiraient encore davantage en multipliant le partage des expériences, en oeuvrant à la coordination et à l'extension des luttes pour répondre aux défis de la mondialisation capitaliste qui, elle, s'est dotée de solides structures !